Connaitre la taille des gouttes de pluie pourrait permettre de mieux annoncer les inondations dans la mégapole de Saigon au Vietnam
Ho Chi Minh Ville (HCMC, l‘ancienne Saigon) figure parmi les 10 villes du monde dont la population est la plus susceptible d’être gravement touchée par le changement climatique. D’ici à la fin du siècle, les précipitations annuelles devraient augmenter de 30 à 35 %, et l’humidité relative devrait s’accroître pendant la saison des pluies. Dans les années à venir, des millions habitants d’HCMC et du delta du Mekong seront exposés à un risque accru de phénomènes climatiques réguliers et extrêmes tels que les inondations, les sécheresses et les tempêtes tropicales. Pour annoncer les inondations, il est nécessaire de réaliser une climatologie des précipitations et d’avoir des mesures de pluie à une échelle spatiale et temporelle fine. Après l’installation d’une station météorologique « classique » en 2019, l’IGE franchit une nouvelle étape dans la compréhension des dynamiques d’inondation.
Depuis mai 2022, l’IGE a installé un appareil de mesure « disdrométre » sur le toit du Laboratoire CARE (Centre Asiatique de Recherche sur l’Eau) qui forme, avec l’IGE (et d’autres UMRs), un Laboratoire Mixte International à l’Université de Technologie de Ho Chi Minh (HCMUT). Pour la première fois au Vietnam, ce capteur de précipitation mesure à la fois la taille et la vitesse des particules qui tombent à travers son faisceau laser et les classes en 32 classes de taille et de vitesse (Drop Size Distribution). Les données brutes, une fois filtrées, sont utilisées pour calculer la quantité et l’intensité de la pluie, le diamètre moyen et médian des gouttes, la réflectivité radar équivalente de la pluie ce qui permet à la fois de mieux calibrer les radars météorologiques, mais aussi de mieux connaitre la dynamique des pluies lors d’un orage de mousson.
L’analyse des séries de distributions des gouttes de pluie (DSD) au sol doit permettre de réaliser une climatologie des paramètres de la DSD (Nw, Dm et μ) selon les types de pluies (convection locale, convection de méso-échelle), les saisons (sèche et humide), les types de temps.
En partenariat avec le service de météorologie du sud du Vietnam (SRHMC) et l’Université des Ressources Naturelles et de l’Environnement d’HCMC (HCMURE), ce jeu de données unique sur la région servira à calibrer les instruments de surveillance de précipitations intenses (radar météorologique) et à l’analyse de leur variabilité. Le dispositif instrumental pourrait être complété dans les prochaines années à l’aide du radar de recherche polarimétrique Xport de l’IGE.
Au cours du premier mois, 22 événements ont été enregistrés. Les premières mesures montrent une forte activité convective avec 8 épisodes de grêle dénotant de forts courants ascendants au sein des cumulonimbus.
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